Démanteler jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien
Prétextant l’envoi d’avis d’infraction par l’arrondissement d’Hochelaga-Maisonneuve, le ministère des Transports du Québec (MTQ) a avisé les personnes en situation d’itinérance que leur campement situé sur la rue Notre-Dame Est serait démantelé le 2 décembre. Le MTQ a finalement accepté de donner un sursis pour une partie de l’espace couvert par le campement, et ce, jusqu’au printemps. Ce sursis n’aurait pas pu être octroyé sans l’intervention et les pressions de la Clinique juridique itinérante.
Le nombre de personnes qui se retrouvent en situation d’itinérance augmente de manière exponentielle et continue, exposant l’échec des différentes stratégies municipales, provinciales et fédérales en matière de lutte contre la pauvreté. Les refuges sont pleins à craquer et des solutions temporaires et saisonnières sont financées plutôt que des projets à long terme. Chaque jour, plusieurs heures avant l’ouverture, des personnes en situation d’itinérance font la file devant les hébergements d’urgence sans avoir la moindre garantie d’obtenir un lit au chaud pour la nuit.
Repousser la date du démantèlement à la date d’ouverture des haltes-chaleur n’est pas suffisant. Dans Hochelaga-Maisonneuve, où se trouve le campement de la rue Notre-Dame Est, les refuges d’urgence doivent refuser quotidiennement environ 70 personnes, une situation alarmante avant même l’arrivée de l’hiver.
Cette crise s’inscrit dans un contexte où le nombre de personnes en situation d’itinérance au Québec a augmenté de 44 % entre 2018 et 2022, selon les données officielles du gouvernement. Également, les décès parmi les personnes en situation d’itinérance ont triplé ces dernières années, passant de 20 par an entre 2019 et 2021 à 72........
© Le Devoir
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