Spéculer sur la crise de l'eau
Il y a trois ans, le 7 décembre 2020, débutait la financiarisation d’une matière première vitale avec l’introduction du premier contrat boursier à terme sur l’eau à la Bourse de Chicago. La spéculation tant crainte devant emporter avec elle le prix d’une ressource de première nécessité ramenée au rang d’une valeur mobilière n’a pas été un élément matériel jusqu’ici. Qu’en sera-t-il avec cette crise de l’eau allant en s’aggravant, rapidement ?
La volatilité du cours s’est manifestée, au rythme des aléas des conditions climatiques. En témoigne l’indice Nasdaq Veles California Water, qui suit le cours du contrat boursier à terme et qui clôturait à 513 $US l’acre-pied (une mesure équivalant à 1,2 million de litres). Il a atteint un sommet de 1260 $US en novembre 2022, sous l’effet de la sécheresse sévissant en Californie, pour revenir aujourd’hui autour de 180 $US.
Si l’eau n’a pas encore attiré les spéculateurs, les investisseurs, eux, ont répondu présent. Pour l’heure, l’essentiel des stratégies fait appel à des investissements indiciels ou directs dans les actions d’entreprises dont l’activité est liée à l’eau. Ou, plus répandues encore, aux fonds négociés en Bourse ou autres fonds d’investissement s’intéressant aux différents acteurs de l’industrie engagés au niveau des infrastructures, de la distribution, des services publics et du traitement de........
© Le Devoir
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