S’astreindre à la frugalité viagère
Se donner pour objectif de prendre une retraite hâtive, très hâtive, revient régulièrement s’inscrire dans l’air du temps. Servant notamment de source d’inspiration au mouvement FIRE (Financial Independance, Retire Early), l’on parle ici davantage d’un choix de vie, au risque de s’astreindre à la frugalité viagère. Il a toutefois au moins pour base d’inciter à la planification de sa retraite, voire à contourner une tendance lourdement ancrée à la procrastination.
Le mouvement FIRE revient ici et là dans l’actualité. L’approche a cela de bon qu’elle amène à une certaine responsabilisation. D’ailleurs, elle rejoint les thèmes centraux de Retraite Québec voulant qu’il ne soit jamais trop tôt pour préparer sa retraite. Mais faut-il pour autant tomber dans l’extrême de consacrer le gros de ses revenus à l’épargne afin de prendre une retraite plus jeune ?
On connaît les chiffres. Au Québec, à la fin de 2020, près de 1,7 million des quelque 4 millions de travailleurs participaient à un régime complémentaire de retraite, selon les données de Retraite Québec. Les régimes à prestations déterminées, généralement réservés aux grandes entreprises et à la fonction publique, représentaient à peine le quart de l’ensemble des régimes. Parmi les incitatifs fiscaux, il reste notamment le régime enregistré d’épargne-retraite. Or, selon les chiffres d’Ottawa, en 2023, les familles gagnant un revenu de moins de 110 000 $ comptaient pour seulement 23 % de toutes les cotisations REER.
Ils sont donc peu nombreux parmi ces ménages à libérer de........
© Le Devoir
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