Faut-il conclure à une année de «vibecession»?
L’année 2024 devait être le théâtre d’une récession courte et légère au Canada. Elle n’est jamais venue, direz-vous, et vous auriez raison. La conjoncture est pourtant demeurée imprégnée d’une morosité économique, qu’est venue illustrer de façon éloquente la déconfiture du Parti démocrate lors des élections américaines de novembre. Mais faudrait-il conclure pour autant que 2024 aura été l’année de la vibecession ?
Vibecession. Un mot ayant fait son apparition dans le vocabulaire quelque part en 2022. Un mot-valise composé des termes « vibe » (« ambiance » ou « impression », en anglais) et « récession ». Une expression qui définit le découplage entre l’état de santé réel de l’économie et le ressenti du grand public.
On parle ici d’un néologisme qui repose sur l’impression que les gens ont de l’économie plutôt que sur une lecture objective qui se dégage des statistiques officielles. Les spécialistes parlent d’une subjectivité ou d’un pessimisme, voire d’un sentiment de découragement, même si les indicateurs pointent plutôt en direction d’une activité économique somme toute solide. Ce fut le cas aux États-Unis, dont l’économie fait pourtant mieux que celle des autres pays dits développés et, dans une moindre mesure, au Canada.
La vibecession viendrait d’une mauvaise compréhension des indicateurs économiques. Elle traduit aussi le poids grandissant des réseaux sociaux et des médias alternatifs dans la diffusion de l’information, se concentrant sur les côtés spectaculaire et négatif des nouvelles — si ce n’est sur la mésinformation, voire carrément la désinformation. Le tout étant........
© Le Devoir
visit website