Que sont devenus les rendez-vous collectifs?
La société montre quotidiennement des signes d’ébullition, pour de bonnes et de moins bonnes raisons. D’un côté, il n’y a jamais eu autant de façons individuelles de s’exprimer, s’accomplir et s’épanouir. De l’autre, les vues extrêmes et l’intransigeance de plusieurs briment les libertés des autres en plus de nuire au sentiment de sécurité collectif. Il y a certainement de grandes explications sociologiques à ces faits et à ces paradoxes, mais il y a surtout des constats qui marquent, s’imposent.
Certains événements offraient auparavant un lieu de rendez-vous collectif, spontané, rassembleur par leur capacité à grouper des convergences, à vouloir ensemble célébrer, compatir, réaliser, comprendre, au-delà des allégeances politiques, des classes sociales, des religions. Pour ceux qui ont l’âge de s’en souvenir, ce sont les premiers pas sur la Lune, la dernière conquête de la coupe Stanley des Canadiens de Montréal, la médaille d’or de Donovan Bailey au 100 m des Olympiques, le décès de René Lévesque, le passage à l’an 2000, la crise du verglas.
À l’écoute en même temps, une masse de gens vibrant aux mêmes accents, reliés par une appartenance et un même devoir de participation. De telles occasions sont plus rares maintenant. On se sent de moins en moins appelés à se solidariser, à sympathiser, à contribuer, à tendre et à ouvrir la main.
De fait, on ne semble plus s’accorder sur les causes qui devraient accueillir notre assentiment collectif. On ne sait plus reconnaître les sentiments et les besoins de l’autre, au-delà de ses requêtes propres. Oui, les nécessités se multiplient, mais au même moment, les appels à les........
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