La Syrie, un pays disloqué
Après 12 ans de guerre civile, la Syrie se retrouve morcelée : le gouvernement de Bachar al-Assad a réussi à maîtriser près de 60 % de son territoire après qu’il fut sauvé par l’intervention militaire russe. Il existe une enclave kurde dans le nord-est, une enclave turque dans le nord-ouest et une enclave islamiste dans la région d’Idlib.
L’extrême cruauté des autorités policières à la suite d’une manifestation bénigne à Deraa a déclenché une révolte généralisée portée par le slogan « Docteur, c’est ton tour ! », signifiant que le président ophtalmologiste Bachar al-Assad aura bientôt le même sort que les présidents démis lors du Printemps arabe en 2011 : Ben Ali en Tunisie, Moubarak en Égypte, Kadhafi en Libye et Saleh au Yémen.
La répression gouvernementale fut sans pitié : bombardements, utilisation d’armes chimiques, arrestations arbitraires et torture. Des officiers syriens déserteurs formèrent l’Armée syrienne libre, qui combattit le dictateur syrien durant un certain temps. Le soulèvement islamique de Daech s’ensuivit. Près d’un demi-million de Syriens ont perdu la vie et 6,8 millions sont devenus des réfugiés en dehors des frontières syriennes.
Aujourd’hui, 90 % de la population vit sous le seuil de la pauvreté. Plus de 50 % n’a pas accès à l’eau potable et à l’électricité. Les subsides alimentaires ont été annulés et les queues devant les boulangeries sont longues. Cependant, le régime survit grâce aux ventes du psychostimulant Captagon, lesquelles procurent des rentrées........
© Le Devoir
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