Québec, USA
L’extraterrestre qui aurait par inadvertance posé sa soucoupe au Québec cet été n’aurait pas manqué de sujets d’étonnement en ouvrant la télé. Même s’il ne parlait pas un traître mot de la langue des indigènes, il se serait certainement demandé qui était ce vieil homme de 81 ans en perte de moyens et dont les images tournaient en boucle. Il se serait encore plus étonné de voir en permanence s’affronter un grand rouquin ébouriffé et une femme souriante et enjouée. Mais surtout, il se serait demandé ce que signifiaient ces cinq lettres, T-R-U-M-P, reproduites un peu partout presque aussi souvent que ces anneaux multicolores entrelacés qui inondèrent eux aussi les écrans pendant deux semaines.
Rarement une campagne présidentielle américaine aura-t-elle été couverte de manière aussi intense. Mais c’est surtout le ton qui la distingue de toutes celles qui l’ont précédée. Tout se passe en effet comme si elle ne concernait plus l’actualité d’un pays étranger — ce que demeure malgré tout notre voisin du Sud, fût-il notre principal allié et partenaire économique.
À lire la presse, à écouter la radio et à regarder la télévision de chez nous pendant tout l’été, l’étranger de passage aurait pu avoir l’impression que, le 5 novembre prochain, nos concitoyens allaient choisir le premier ministre du Québec ou du Canada. L’absence de distance des animateurs........
© Le Devoir
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