La nazification d’Israël
L’humour peut-il être ignoble et drôle tout à la fois ? Je l’avoue, il est arrivé que des humoristes qui flirtaient avec l’abject me fassent rire. Comme il m’est arrivé de m’ennuyer avec d’autres trop bien intentionnés. C’est tout le mystère de l’humour. Et c’est toute l’ambiguïté de cette blague qui, cette semaine, a coûté son poste au comique de France Inter Guillaume Meurice, qui avait qualifié le premier ministre israélien, Benjamin Nétanyahou, d’une « sorte de nazi mais sans prépuce ».
Peut-on en rire sans pour autant adhérer à cette infamie sans nom qui consiste à nazifier le peuple de la Shoah ? L’idée n’est pas nouvelle. Quelle jouissance de démasquer le loup déguisé en mère-grand et de dire à la victime qu’elle est devenue semblable à son bourreau. Comme le disait le philosophe Michel Eltchaninoff, rien de tel que de peindre les Israéliens en nazis pour « se libérer de la culpabilité d’une des plus grandes tragédies de l’histoire récente : le génocide des Juifs d’Europe » qui, à de très rares exceptions, n’a jamais été reconnu dans le monde arabo-musulman.
Ce n’est évidemment pas parce qu’on appartient à une droite dure, comme Nétanyahou, et qu’on s’est allié par pur opportunisme politique à des partis extrémistes qui sont la honte d’Israël qu’on est un nazi et qu’on prépare un génocide. Génocide dont on attend encore la preuve sonnante et trébuchante. Les deux millions de citoyens d’origine........
© Le Devoir
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