L’entre-soi
Le 9 mai dernier, sur l’heure du midi, la chaîne France Culture recevait le romancier ivoirien Gauz. Connu pour son anticolonialisme militant, l’auteur y alla d’une tirade grinçante dénonçant « les nouvelles lois votées récemment par Moussa Darmanian [sic] et Bornztein [sic] ». L’auditeur français aura aussitôt identifié le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin et l’ancienne première ministre Élisabeth Borne. Il aura en même temps compris que l’écrivain réduisait ces personnalités à leur origine ethnique, Darmanin et Borne étant respectivement d’origine arménienne et juive, deux peuples qui ont subi un génocide. On aura reconnu là le genre de plaisanterie de mauvais goût dont étaient passés maîtres il n’y a pas si longtemps le fondateur du Front national, Jean-Marie Le Pen, et l’humoriste Dieudonné.
Mais nous étions sur France Culture. Ce qui aurait ailleurs déclenché un scandale est passé inaperçu. Personne n’a bronché, surtout pas l’animatrice. Ni vu ni connu ! L’exemple est on ne peut plus significatif de cette impunité qui caractérise souvent les chaînes publiques.
S’il en fallait une démonstration, le think tank libéral et conservateur Thomas-More nous l’aura fournie. Du 19 au 23 février, l’institut a passé au crible les émissions de trois radios et de trois télévisions publiques françaises en classant les intervenants selon leur penchant politique. Les résultats sont étonnants. Sur les 587 personnes étudiées cette semaine-là,........
© Le Devoir
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