«Welcome to the world»
On s’entend généralement pour dire qu’il existe un « exceptionnalisme américain ». Il s’agit de cette idée messianique appelée « Manifest Destiny », qui conçoit le pays des Pères fondateurs comme un lieu béni des dieux destiné à repousser toujours plus loin les frontières et à éclairer de monde. On en trouve des traces dans les discours de Kamala Harris aussi bien que dans ceux de Donald Trump.
Permettez-moi d’avancer l’hypothèse que, de la même manière, il existe quelque chose comme un « exceptionnalisme québécois ». Celui-ci consiste au contraire à se croire hors du monde, à s’imaginer que ce qui se passe ailleurs n’arrivera jamais chez nous. Notre messianisme à nous consiste à croire qu’à force de gentillesse, d’ouverture et de générosité (autrefois appelée charité chrétienne), nous éviterons les maux des autres sociétés.
Devant l’islamisme qui progresse partout dans le monde occidental, les prières dans les rues, l’entrisme dans les écoles et les administrations, combien de fois ne m’a-t-on pas répondu que, chez nous, ce serait différent ? Pourquoi ? Mais parce que, contrairement à ces Français, à ces Britanniques ou à ces Allemands sur lesquels plane toujours un petit soupçon de racisme ou de xénophobie, nous sommes bienveillants, affables et accueillants.
C’est cette forme d’isolationnisme qui s’était manifesté à l’époque de la commission Bouchard-Taylor, qui avait refusé d’inviter un........
© Le Devoir
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