Soigner est et doit rester un acte politique
Tu es « devenue trop politique », me lance une collègue alors que je lui parle de la faillite humaine du système éducatif et de la néolibéralisation du système de santé.
Je devrais me cantonner au soin, me rappelle-t-on. Mais qu’est-ce que signifie le fait de soigner, alors ?
Le médecin est-il l’agent d’une pratique ultraspécialisée, déshumanisée, une médecine dite d’organes où chacun ne se concentre que sur son « petit bout d’humain » — pour moi, donc, l’espace intersynaptique, dans une vision biomédicale qui considère que le trouble mental serait un débalancement neurochimique ?
Soigner serait, par conséquent, individualiser le problème et rendre le patient responsable de sa bonne santé — ou coupable de sa maladie ? Cela sonne étrange à mes oreilles, mais sonne sans doute familier à qui maîtrise les codes du langage économique néolibéral. Nous serions, selon cette logique, responsables de « faire notre bonheur », dans une amélioration permanente de la version de nous-mêmes. Et quand nous échouons, c’est par notre faute.
Dans mon bureau, je ne vois pourtant pas de « faillites » et d’« échecs » individuels, même si on me demande régulièrement de dire que c’est l’enfant qui défaille........





















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