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La tectonique des plaques

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24.05.2024

Qu’ont en commun l’arrivée de Macron en Nouvelle-Calédonie, la reconnaissance de l’État palestinien par trois États européens et le lancement d’une arme spatiale par la Russie ?

Leur dénominateur commun est la compression de l’espace-temps où chaque vibration politique accélère les frictions entre les plaques tectoniques géopolitiques pour générer des réactions en chaîne à haute vitesse.

D’un côté, tous ces événements se sont déroulés au cours des sept derniers jours, éclipsant ceux de la semaine précédente, et cédant déjà la place à ceux qui suivront. On pourrait ajouter dans ce même intervalle de temps, en vrac : le décès du président iranien, l’attentat contre le premier ministre slovaque, les manifestations en Géorgie, le coup d’État raté en République démocratique du Congo, ou encore le déplacement du président argentin à la grand-messe du gratin de l’extrême droite européenne à Madrid.

Lancée sur une trajectoire hélicoïdale, la géopolitique contemporaine a les deux pieds sur l’accélérateur.

De l’autre côté, le monde actuel en est un de « polycrises » où des séismes géopolitiques distincts géographiquement interagissent comme les volcans qui ceinturent le Pacifique.

Ce sont ces tensions frictionnelles qu’illustre la situation en Nouvelle-Calédonie, point de rencontre entre le monde ancien et un monde nouveau. Ce confetti d’empire du Pacifique Sud est placé sous la botte de l’Hexagone depuis presque deux siècles… Il s’y exerce un colonialisme persistant (où la restitution du crâne du chef de guerre kanak Ataï, « stocké » dans les réserves du Musée de l’Homme à Paris n’intervient qu’en 2014 — 136 ans après sa mort), visible en 2021 quand le dernier référendum sur l’indépendance est........

© Le Devoir


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