Dans sa chronique, Rima Elkouri ne manque pas de qualificatifs pour dénoncer la critique du wokisme faite par le chef du Parti québécois : « insidieuses stratégies », « épouvantail », « tactiques réactionnaires ». Selon elle, le wokisme ne serait qu’une construction, « un concept flou qu’utiliserait Trump et la droite conservatrice qui transforme en bouc émissaire une gauche antiraciste, féministe ou luttant pour les droits des LGBTQ ». Elle affirme également qu’Haroun Bouazzi n’avait tenu que des propos maladroits et qu’il s’était déjà excusé.

Rappelons que le propos du chef du Parti québécois critique trois comportements dans l’espace politique et médiatique : la déformation des propos pour créer des procès d’intention, l’intimidation de ses adversaires par l’utilisation de toutes sortes de mots en « phobe » pour les contraindre au mutisme et la victimisation. Ces trois tactiques sont utilisées pour imposer des concepts qui trop souvent ne tiennent pas la route sur le plan intellectuel et permettent aussi d’exercer du pouvoir en faisant dévier le débat vers un procès d’intention de ses adversaires pour les discréditer et empêcher un examen.

En voulant coller des étiquettes telles que « Donald Trump » ou « extrême droite » au propos du chef du Parti québécois, et en niant les dérapages documentés d’un mouvement pour le présenter comme une simple mouvance faisant la promotion de l’égalité, Mme Elkouri fait malheureusement la démonstration des dérives du wokisme et de l’incapacité de ce mouvement de se remettre en question.

Si le wokisme n’existe pas et qu’il est un vaste complot de la droite conservatrice, comment expliquer que Barack Obama, au sommet de la fondation qu’il dirige, critique le wokisme et sa culture d’accusation en affirmant que ce n’est pas de l’activisme ?

Comment expliquer que Bernie Sanders, le très progressiste sénateur du Vermont, affirme que les démocrates de Kamala Harris ont passé « trop de temps à parler de race et de théorie du genre, et pas assez à s’intéresser à........

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