Cyclone Chido : Le projet de loi d’urgence pour Mayotte adopté en commission à l’Assemblée nationale
Le projet de loi d’urgence pour la reconstruction de Mayotte, victime du cyclone Chido, mi-décembre, a été adopté en commission à l’Assemblée nationale, mercredi 15 janvier. L'occasion pour la droite et l'extrême droite d'appuyer sur leurs obsessions identitaires. Composé d’une vingtaine d’articles, le texte prévoit notamment de permettre aux acteurs publics de déroger pendant deux ans aux règles d’urbanisme et des marchés publics.
Alors que les habitants de Mayotte doivent gérer les ravages provoqués par le cyclone Chido – le plus dévastateur à Mayotte depuis 90 ans – le projet de loi d’urgence a été adopté en commission à l’Assemblée nationale, dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 janvier.
L’objectif de ce texte – annoncé le 18 décembre en réponse au contexte de « calamité naturelle exceptionnelle » – est de permettre aux acteurs publics de « rétablir les conditions de vie des habitants » tout « en préparant la reconstruction » de Mayotte, notamment en dérogeant pendant deux ans aux règles d’urbanisme et des marchés publics. Le projet de loi s’est cependant retrouvé au centre d’une passe d’armes, alors que le débat identitaire semble avoir pris le pas sur les besoins humanitaires.
La rapporteure du texte, la députée de Mayotte Estelle Youssouffa (Liot), s’est ainsi attaquée à un texte « sans réelle ambition », élaboré « sans consultation avec les élus locaux ni les parlementaires », et qui reste « largement muet sur des sujets essentiels tels que l’immigration », dans son propos liminaire. La seconde députée de Mayotte, Anchya Bamana (Rassemblement national), s’est dite « en colère » contre un projet de loi « qui passe à côté de son sujet », en ne permettant pas de lutter contre la « submersion migratoire ».
Plusieurs députés ont également reproché au gouvernement d’avoir tenté de faire adopter par amendement des mesures de lutte contre les bidonvilles, s’exposant à un risque d’irrecevabilité. Ces amendements ont effectivement été écartés, car jugés sans lien direct ou indirect avec........
© L'Humanité
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