Donald Trump, un président vraiment pour la paix ?
Durant toute sa campagne, le président élu s’est dépeint en homme de paix face à des adversaires démocrates. Il s’approprie ainsi un thème traditionnel de la gauche pour mieux l’affaiblir et continuer à faire régner l’ordre américain.
Posée ainsi, la question peut paraître provocatrice, mais, sans Donald Trump, y aurait-il eu le 7 octobre ? Celui qui s’est posé en homme de paix durant toute la campagne électorale a pourtant lourdement contribué à la dégradation du climat sur la scène internationale. « Pendant mon mandat assurait-il sur X le 30 octobre, nous avons connu la paix au Moyen-Orient, et nous retrouverons la paix très bientôt ! » Le nouveau président états-unien l’assure : il réglera « les problèmes causés par Kamala Harris et Joe Biden ».
La liste est pourtant longue des décisions qui, durant sa présidence (2016-2020), ont bouleversé le Moyen-Orient. Fruit de cette realpolitik cynique, les accords d’Abraham qui actaient, en 2020, le processus de normalisation entre Israël et Bahreïn d’une part et Israël et les Émirats arabes unis d’autre part entendaient reléguer la question palestinienne au rang de vulgaire dossier sécuritaire en contrepartie de coopérations économiques et technologiques avec Manama et Abu Dhabi.
Ces textes privent alors les Palestiniens d’un des seuls leviers diplomatiques à leur disposition : « la terre contre la paix », c’est-à-dire la constitution d’un État dans les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale, en contrepartie de la normalisation entre Israël et ses voisins.
L’abandon de la lutte de libération palestinienne par les pays arabes ne date pas d’hier, mais Donald Trump, qui s’est également retiré de l’accord sur le nucléaire iranien, a trouvé la fenêtre de tir pour accélérer le mouvement de recomposition de la région et........
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