menu_open Columnists
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close

Auchan, Decathlon, Leroy Merlin… la « galaxie » Mulliez va-t-elle devoir se transformer en groupe ?

4 0
16.12.2025

Les entreprises contrôlées par la famille Mulliez emploient 170 000 salariés en France, mais les propriétaires de cette nébuleuse refusent l’appellation de groupe. Une décision de justice pourrait changer la donne.

C’est un empire discret, dans lequel on pénètre sans en avoir forcément conscience. Que l’on achète un survêtement chez Decathlon, une perceuse chez Leroy Merlin ou un filet d’oignons chez Auchan, que l’on déjeune chez Flunch ou que l’on boive un coup aux 3 brasseurs, on contribue à la fortune des Mulliez.

A la tête d’un patrimoine estimé par Challenges à 26 milliards d’euros, soit la huitième place du classement des 500 plus grandes fortunes de France, la richissime famille du nord de la France a bâti un géant de la grande distribution dont les ramifications s’étendent à travers la planète. Mais c’est un empire qui ne s’assume pas : ses représentants prennent grand soin de ne jamais revendiquer l’appellation de « groupe », préférant celle, plus floue, de « galaxie » ou d’« écosystème ». Les syndicats d’Auchan ont saisi la justice pour tenter...

C’est un empire discret, dans lequel on pénètre sans en avoir forcément conscience. Que l’on achète un survêtement chez Decathlon, une perceuse chez Leroy Merlin ou un filet d’oignons chez Auchan, que l’on déjeune chez Flunch ou que l’on boive un coup aux 3 brasseurs, on contribue à la fortune des Mulliez.

A la tête d’un patrimoine estimé par Challenges à 26 milliards d’euros, soit la huitième place du classement des 500 plus grandes fortunes de France, la richissime famille du nord de la France a bâti un géant de la grande distribution dont les ramifications s’étendent à travers la planète. Mais c’est un empire qui ne s’assume pas : ses représentants prennent grand soin de ne jamais revendiquer l’appellation de « groupe », préférant celle, plus floue, de « galaxie » ou d’« écosystème ». Les syndicats d’Auchan ont saisi la justice pour tenter de les y contraindre.

Pour comprendre, il faut remonter aux origines d’un mastodonte qui doit beaucoup à Gérard Mulliez. Né en 1931, cet héritier d’une famille du textile fonde le premier Auchan, à Roubaix, en 1961, dans le quartier des Hauts-Champs (le nom de l’entreprise a été simplifié pour remonter plus haut dans l’annuaire). Les années 1980 voient Gérard et ses cousins se diversifier : Kiabi (vêtements), Leroy Merlin (bricolage), Jules (prêt-à-porter), Flunch (restauration)…

Les Mulliez restent fidèles à un principe fondamental : pour eux, le business est une affaire de famille, gérée à travers l’Association familiale Mulliez (AFM). L’AFM, créée en 1955, est un groupement d’intérêt économique comptant quelque 950 membres, dans lequel l’actionnariat est verrouillé : ses statuts stipulent que seuls les descendants de Louis et Marguerite Mulliez (les patriarches du textile) peuvent détenir des titres de sociétés. Adeptes de l’adage « pour vivre heureux, vivons cachés », les Mulliez se distinguent par un mode de vie discret, loin du faste de la jet-set, et, surtout, par l’opacité de leur organigramme.

Pas d’obligation de publier ses résultats

Interrogé le 7 mai dernier par des députés dans le cadre d’une commission d’enquête........

© Alternatives Économiques