Après avoir capitulé face à l’Allemagne, qui a torpillé la réforme du Pacte de stabilité, Bruno Le Maire commet l’erreur d’un nouveau tour de vis budgétaire, alors que la France s’éloigne à nouveau du plein-emploi et que le climat des affaires se retourne au sein de la zone euro. Si elles relèvent d’une erreur manifeste d’arbitrage macroéconomique, ces décisions renvoient avant tout à des choix politiques calculés.

A LIRE AUSSI : Natacha Polony : "Quand les Français constatent le déclassement du pays, Bercy prépare... l'austérité"

L’orthodoxie budgétaire est en effet l’un des totems néoconservateurs, brandi tout autant par Les Républicains (LR) et Reconquête ! que par le Rassemblement national (RN), au nom de leurs allergies chroniques à la « bureaucratie » (i. e. aux services publics) et envers « l’assistanat » (i. e. un système de protection sociale source « d’insupportables charges sociales »). Elle figure parmi les trophées remportés par la classe des nouveaux rentiers, qui a décidé de faire sécession quant au financement de l’État social. L’une de ses fractions est désormais tentée par l’union des droites légitimistes, dont la promotion est faite par la chaîne télévisée (récemment épinglée par le Conseil d’État pour manquement au pluralisme) détenue par l’un des leurs.

Pour éviter la chute en 2027, la Macronie, qui fédère « et la gauche » girondine, « et la droite » orléaniste, devra par conséquent envoyer les signaux nécessaires pour capter l’électorat légitimiste. Tel est non seulement le sens de sa loi sur l’immigration, mais aussi de sa politique budgétaire. En la matière, depuis 2017, elle n’a pourtant eu de cesse d’offrir aux « premiers de cordées » des preuves d’amour. Comblant d’emblée les........

© Marianne