L’art d’annexer
On ne parlera pas trop ici de la manière dont les ambitions impérialistes des États-Unis ont joué un rôle dans les destins politiques d’Hawaï, des Philippines, des deux Corées, de l’Indonésie, du Vietnam, du Cambodge, de l’Iran, de l’Afghanistan, du Koweït, de l’Irak, de la Syrie, d’Israël, de la Palestine, de la République démocratique du Congo, de l’Angola ou de l’Éthiopie, entre autres. Concentrons-nous ici plutôt sur les annexions, coups d’État, invasions militaires et autres initiatives d’ingérence politique téléguidées de Washington qui ont forgé l’histoire des Amériques.
D’abord, il y a eu la « destinée manifeste ». Alors que les États-Unis s’avançaient vers l’ouest du continent, on a développé un appareil idéologique qui permettait de justifier, notamment, les massacres des populations autochtones qui entravaient la gloire de l’empire. Les Américains seraient un peuple choisi par Dieu pour conquérir tout le continent, puis le monde. Par l’expansion de leur pouvoir jusqu’au Pacifique et leur guerre de conquête d’une grande partie du territoire mexicain, les dirigeants des États-Unis n’auraient qu’accompli la volonté divine.
Ensuite, il y a eu ce qu’on a parfois appelé a posteriori, de manière problématique, les « guerres des bananes ». L’idée, ici, c’est de décrire une période de l’expansionnisme américain guidée par la volonté d’asservir les Caraïbes et l’Amérique centrale aux intérêts commerciaux de Washington, notamment en matière de production de canne à sucre, de tabac, de café, de bananes et d’autres produits agricoles tropicaux ainsi que d’extraction........
© Le Devoir
visit website