Lanza, Guay, DeNucci et Martel intronisés

Le Temple de la renommée de la lutte au Québec célèbre ses 20 ans cette année. Un projet que j’avais débuté en 2005 à la sortie de mon premier almanach relatant les meilleurs moments de l’année. Je m’étais alors inspiré du Temple de la renommée du Wrestling Observer Newsletter, reconnu par le Pro Wrestling Illustrated. 

Plusieurs anciens lutteurs ont fait partie ou font encore partie du comité qui vote les nouveaux intronisés tels que Maurice « Mad Dog » Vachon, Paul Vachon, Paul Leduc, Michel « Justice » Dubois, Réjean Désaulniers, Gino Brito, Raymond Rougeau, Sunny War Cloud et bien d’autres.

En cette 20e année, quatre nouveaux membres font leur entrée dans l’une ou l’autre des catégories. Ainsi, dans la catégorie des Québécois, le photographe Tony Lanza et le lutteur Neil Guay, alias Le Bourreau, ont été élus. Dans les non-Québécois, Dominic Denucci a été choisi par le comité alors que dans la catégorie de la lutte indépendante, Keven Martel a été intronisé.

Il s’agit de la première année que les personnes ayant marqué la lutte indépendante au Québec, soit depuis 1990 lorsque la ICW est née à Montréal, sont intronisées en même temps que l’aile principale. Une même personne peut être intronisée parmi les Québécois et dans la catégorie de la lutte indépendante.

D’ailleurs, à ce sujet, à compter de l’an prochain, il n’y aura que trois catégories: Temple de la renommée principal, Temple de la renommée de la lutte indépendante et l’aile des pionniers.

La distinction entre les deux premiers est importante parce que plusieurs personnes ont marqué le monde de la lutte des 35 dernières années, mais la comparaison est parfois difficile à faire. Comment comparer la carrière d’un lutteur qui a œuvré au sein de la WWE dans les années 1970-1980 avec un autre qui n’est jamais sorti du Québec en 20 ans de carrière?

Tony Lanza, plus qu’un photographe

Ce n’est pas pour ses talents de lutteur que Tony Lanza a été choisi, mais bien pour l’importance qu’il a eue en photographie et pour les magazines de lutte.

Tous les lutteurs qui ont passé par Montréal à compter des années 1950 jusque dans les années 1970 ont passé sous la lentille de Lanza.

Né le 27 juillet 1920 à Montréal, il s’était lié d’amitié avec les frères Ben et Joe Weider lorsque ceux-ci ont créé l’International Federation of Body Building. Puis, dans les années 1950, lorsque Ben Weider a fondé le populaire magazine Lutte et Boxe, Lanza y était le principal rédacteur en chef. Lanza a aussi publié le livre d’or de la lutte professionnelle, un magazine des plus prisés de son époque.

Sa relation avec les Weider a fait en sorte qu’il est devenu connu mondialement non pas seulement comme photographe de lutte, mais aussi comme photographe de culturisme. Nommé lui-même M. Santé Québec en 1950, il a reçu les plus grands noms du culturisme dans le studio qu’il avait aménagé dans son sous-sol de la rue Bordeaux à Montréal, dont un ancien M. Univers, devenu acteur et ancien gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger.

Entraîné par Émile Dupas, Lanza a aussi lutté, mais sous un masque pour ne pas nuire à son métier de photographe. Au fil des années, il a eu différents personnages tels que The Gorilla, Hooded Terror, The Mask, Strangler et Blue Devil. Au milieu du 20e siècle, il a aussi commencé à donner des cours de lutte dans son sous-sol. Le plus gros nom qu’il a entraîné a sans aucun doute été Dominic DeNucci, mais il a aussi entraîné Brute Bernard, Sammy Berg et Ovila Asselin, alors que plusieurs autres ont passé par l’arène de Lanza en début de carrière, dont Dino Bravo.

Lanza faisait partie de cette connexion italienne de Montréal avec les Gino Brito, Dino Bravo, Tony Parisi, Dominic DeNucci et Luigi Macera. Il est décédé le 20 janvier 2005, à l’âge de 84 ans.

Dominic DeNucci, un Italien qui a fait de Montréal sa 2e maison

C’est une belle coïncidence que le plus célèbre lutteur à être passé par l’école de lutte de Tony Lanza soit également intronisé en même temps que lui.

Né Domenico Nucciarone le 23 janvier 1932 à Frosolone, dans la province de Campobasso en Italie, DeNucci déménage à Montréal pour venir y rejoindre un grand-oncle. Troisième d’une famille de sept, il décide de laisser ses parents, sa famille et ses amis pour venir s’établir ici. Quelques années seulement après la Deuxième Guerre mondiale, la situation n’était pas de tout repos en Italie. De nature aventureuse, il a vu une opportunité et il l’a prise.

À son arrivée, âgé de seulement 19 ans et ne parlant que l’italien, il se met à la lutte amateur, entre autres à la Palestre nationale.

Doté d’un bon physique, DeNucci impressionne Yvon Robert, le plus grand champion de l’histoire du territoire, ainsi que Tony Lanza. Il décide donc d’essayer la lutte professionnelle et s’enrôle à l’école de lutte de Lanza, pour ensuite faire ses débuts professionnels le 22 octobre 1958 au Palais des Sports de la rue Poupart à Montréal.

Toutefois, pour son premier match, DeNucci ne lutte pas sous son vrai nom et encore moins sous celui........

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