Le Mont-sur-Lausanne (VD), 1er juin
Le 18 juin, nous voterons une loi visant à minimiser le dérèglement climatique affectant notre fragile planète. Si cette dernière avait le diamètre d’une orange, sa couche superficielle qui nous est vitale, allant du sol nourricier aux plus hautes strates de l’atmosphère, d’un peu plus de 10 km, correspondrait à un mince film de l’épaisseur d’un demi-cheveu!
Nous y vivons. C’est aussi vertigineux que dérisoire, mais il est de notre vocation à en prendre le plus grand soin. On comprend aisément que notre santé soit intimement liée à celle de la Terre. Or notre soif de biens et d’énergie a fortement accéléré les atteintes à nos milieux de vie terrestres, aquatiques et aériens. Il y a urgence à inverser la vapeur par une politique responsable. Nous n’avons pas d’autre choix que de nous passer progressivement des énergies fossiles, charbon, pétrole, gaz et uranium.
C’est le but de la loi que nous avons à approuver, fruit d’un compromis adopté aux chambres par tous les partis à l’exception de celui prônant à coups de contre-vérités l’idéologie du déni et du profit à court terme, auteur d’un référendum coûteux à tous points de vue.
«Nous n’avons pas d’autre choix que de nous passer progressivement des énergies fossiles, charbon, pétrole, gaz et uranium.»
Le refrain du retour à la bougie et au temps des cavernes ne tient pas face à l’opportunité de construire ensemble un avenir où, à condition de lever le pied, l’énergie sera presque entièrement renouvelable, source de création d’emplois, dans un environnement plus sain, où le vivant, humain et non humain, pourrait entretenir de riches interdépendances.
À des degrés divers, nous sommes tous des consommateurs egocentrés; là aussi nous n’avons pas le choix car si nous laissions les limites s’imposer d’elles-mêmes, elles seraient d’autant plus difficiles à supporter qu’elles seraient subies plutôt que désirées et choisies avec discernement, équitablement. Nous pourrions être plus crédibles au regard des autres mais surtout à notre propre égard si l’hyper-consommateur que nous sommes tous plus ou moins respectait le citoyen responsable que nous sommes aussi. Le souci du bien commun en lieu et place de son propre intérêt. La liberté au prix de la responsabilité. Puisque c’est si difficile spontanément, cette loi qui n’interdit pas et ne taxe pas pourrait nous aider à nous recadrer.
Cerise sur le gâteau, nous épargnerons les milliards de francs alimentant les filières fossiles de régimes infréquentables, caressant dans le sens du poil certains de nos élus. Pour un bien commun si précieux, si délicat, tenant dans l’écrin d’un demi-cheveu, votons OUI à la Loi Climat le 18 juin prochain.
Dr Alain Frei
Vous avez trouvé une erreur?Merci de nous la signaler.
Le vivant tient à un demi-cheveu
10
0
08.06.2023
Le Mont-sur-Lausanne (VD), 1er juin
Le 18 juin, nous voterons une loi visant à minimiser le dérèglement climatique affectant notre fragile planète. Si cette dernière avait le diamètre d’une orange, sa couche superficielle qui nous est vitale, allant du sol nourricier aux plus hautes strates de l’atmosphère, d’un peu plus de 10 km, correspondrait à un mince film de l’épaisseur d’un demi-cheveu!
Nous y vivons. C’est aussi vertigineux que dérisoire, mais il est de notre vocation à en prendre le plus grand soin. On comprend aisément que notre santé soit intimement liée à celle de la Terre. Or notre soif de biens et d’énergie a fortement accéléré les atteintes à nos milieux de vie........
© Tribune de Genève
visit website