Les régimes autoritaires s’appuient sur des structures patriarcales pour asseoir leur pouvoir. En Iran, cette alliance se manifeste par un contrôle des corps féminins.
À travers des lois vestimentaires strictes, notamment la loi sur le port du voile obligatoire, et des sanctions punitives, les femmes sont façonnées en « corps-objets », en vitrines d’une propagande qui incarne l’autorité morale et politique du régime.
À cette appropriation de leur corps, les femmes iraniennes ont toujours répondu par une résistance. En Iran aujourd’hui, cette lutte prend une nouvelle ampleur : chaque geste de désobéissance transforme leur chair opprimée en outil d’émancipation et devient une déclaration politique, symbole d’une quête acharnée pour la liberté et la dignité, même au prix de leur vie.
Je suis sociologue, irano-canadienne, candidate au doctorat en études féministes et des genres à l’Université d’Ottawa. Mes recherches portent sur les modalités de résistance des femmes iraniennes face aux lois discriminatoires depuis la révolution de 1979. En tant que militante féministe et chercheuse, je m’intéresse particulièrement aux mouvements de femmes en Iran, qui luttent contre l’apartheid des genres pour l’émancipation et l’égalité, offrant une inspiration précieuse au féminisme universel.
Ahou Daryaei, étudiante en langue française à l’Université Azad de Téhéran, est devenue l’un des récents symboles de cette lutte. Agressée par la police des mœurs pour des vêtements jugés « inappropriés », elle a répondu par un acte radical : retirer ses vêtements — apparemment déchirés — et se tenir debout, vulnérable, mais puissante.
En un instant, son corps s’est transformé en un message, une contestation de l’autorité oppressive du régime. Cette image, partagée sur les réseaux sociaux, a inspiré une vague de solidarité nationale et internationale, démontrant l’impact immédiat et universel de ces performances de désobéissance corporelle. La jeune femme a été envoyée en institut psychiatrique.
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