Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Time

À l'heure des réseaux sociaux et d'internet, où une quantité inimaginable d'informations est à portée de main, on pourrait penser que l'éducation sexuelle n'en serait que renforcée. Il semble toutefois que ce ne soit pas le cas. Dans son dernier livre, Laid and Confused, dont un extrait a été publié dans le Time, l'essayiste Maria Yagoda cherche à savoir pourquoi le sexe de mauvaise qualité est toujours légion dans notre société.

«Quand je parle de sexe de mauvaise qualité, je fais référence aux relations sexuelles qui sont tout simplement désagréables, insatisfaisantes ou même démoralisantes», explique l'autrice dans son livre. Selon Maria Yagoda, ce phénomène touche en majorité les jeunes. Ces derniers peuvent peut-être mieux analyser leur sexualité que les générations précédentes grâce aux réseaux sociaux, mais, estime-t-elle, cela ne permet pas forcément de «construire une vie sexuelle affirmée et agréable».

Abonnez-vous gratuitement à la newsletter quotidienne de Slate.fr et ne ratez plus aucun article!

Je m'abonne

L'autrice confie qu'elle est elle-même confrontée à ce phénomène. «Moi aussi, je suis aux prises avec le décalage entre le sexe que je sais que je pourrais avoir, et celui que j'ai en réalité [...]. Aucune quantité de savoir-faire sexuel ou de féminisme progressiste ne pourrait sauver la majorité de mes rencontres sexuelles.»

Laurie Mintz, professeure en sexualité humaine à l'Université de Floride, interrogée par Maria Yagoda, pense même que les millennials (nés entre le début des années 1980 et la fin des années 1990) et la génération Z (à partir de la fin des années 1990 jusqu'au début des années 2010) sont les générations les moins biens informées de tous les temps, à cause d'un accès considérable à la désinformation.

Pour son livre, Maria Yagoda a interrogé des personnes qui ne se sentent pas satisfaites de leur vie sexuelle. Une femme de 28 ans, qui s'identifie comme hétéro, admet que les relations sexuelles avec son partenaire ressemblent parfois à de la «maintenance». «Ce sont les jours où ni moi ni mon copain ne sommes très excités à l'idée du sexe, mais c'est une sorte de reconnaissance pour maintenir une intimité», décrit-elle.

«La plupart des relations sexuelles occasionnelles que j'ai eues étaient bof ou mauvaises», témoigne une autre femme de 28 ans, qui cite «des doigtés saccadés, du sexe oral peu brillant, et le fait de me retourner toutes les deux secondes parce qu'ils regardent beaucoup de porno mainstream.»

Le manque d'éducation sexuelle y est pour quelque chose. Aux États-Unis, d'après une étude menée en 2022 par l'Institut Guttmacher (qui fournit des statistiques sur le contrôle des naissances et l'avortement), les adolescents ont reçu moins d'enseignements entre 2015 et 2019 sur des sujets comme la contraception qu'en 1995. La faute à des politiques éducatives qui veulent restreindre l'accès à ces questions et aux sujets de genre et d'orientation sexuelle, comme en Floride, avec la loi «Don't say gay» qui interdit aux enseignants d'aborder des thématiques LGBT+.

À LIRE AUSSI

La Floride, laboratoire d'un Parti républicain profondément droitisé

Lorsque des cours d'éducation sexuelle sont bel et bien dispensés, ils ne mettent pas l'accent sur le plaisir que doit procurer le sexe, déplore Maria Yagoda, qui pointe également du doigt les discours hétéronormatifs et puritains entendus dans les familles, à l'école ou à l'église.

«Quand sommes-nous censés apprendre à propos de la communication intime, un point qui, selon les sexologues, est la clé du plaisir sexuel?», alerte l'autrice dans son livre. Certainement pas dans Gossip Girl, ironise-t-elle. Carole Cain, sexothérapeute, définit quant à elle un «modèle Hollywood» nocif. «C'est lorsque deux personnes se rencontrent, enlèvent leurs vêtements, et se sautent dessus. Elles rentrent chez elles, satisfaites; personne ne lâche un mot.» Pas un schéma à suivre, donc. On ne le répétera jamais assez: la communication, c'est fondamental.

QOSHE - De nombreux jeunes souffrent de relations sexuelles de mauvaise qualité - Slate.fr
menu_open
Columnists Actual . Favourites . Archive
We use cookies to provide some features and experiences in QOSHE

More information  .  Close
Aa Aa Aa
- A +

De nombreux jeunes souffrent de relations sexuelles de mauvaise qualité

10 0
05.06.2023

Temps de lecture: 2 min — Repéré sur Time

À l'heure des réseaux sociaux et d'internet, où une quantité inimaginable d'informations est à portée de main, on pourrait penser que l'éducation sexuelle n'en serait que renforcée. Il semble toutefois que ce ne soit pas le cas. Dans son dernier livre, Laid and Confused, dont un extrait a été publié dans le Time, l'essayiste Maria Yagoda cherche à savoir pourquoi le sexe de mauvaise qualité est toujours légion dans notre société.

«Quand je parle de sexe de mauvaise qualité, je fais référence aux relations sexuelles qui sont tout simplement désagréables, insatisfaisantes ou même démoralisantes», explique l'autrice dans son livre. Selon Maria Yagoda, ce phénomène touche en majorité les jeunes. Ces derniers peuvent peut-être mieux analyser leur sexualité que les générations précédentes grâce aux réseaux sociaux, mais, estime-t-elle, cela ne permet pas forcément de «construire une vie sexuelle affirmée et agréable».

Abonnez-vous gratuitement........

© Slate


Get it on Google Play