À la fois philosophe et littérateur, intellectuel cardinal du débat d'idées français depuis quatre décennies, Alain Finkielkraut s'est ménagé une place unique dans les lettres contemporaines. Son amour de l'écriture est au centre de son dernier ouvrage Pécheur de perles (paru chez Gallimard), réflexion sur l'amour, la vieillesse, l'humour et l'identité juive articulée autour de citations d'auteurs qui ont frappé son imaginaire.

Marianne :Comment avez-vous sélectionné les citations et les thématiques ? L’exercice ne semble pas évident pour un homme qui collectionne les citations dans des cahiers.

Alain Finkielkraut :J’ai d’abord noté un certain nombre de citations qui me parlaient plus que d’autres. Une fois cette première sélection opérée, j’ai choisi celles qui me donnaient particulièrement à penser et ainsi ai-je pu me libérer de la contrainte, inhérente à l’essai, de bâtir une démonstration ou de défendre une thèse. J’ai pu aller dans tous les sens, approfondir certains thèmes qui me sont chers comme l’école, l’Europe, ou l’amour, et m’aventurer là où je n’étais jusqu’à lors jamais allé, la question de la mort ou de la fragilité de l’humour.

Vous confiez qu’aucun romancier n’a su retranscrire l’amour comme vous le vivez.