Réglementation des logiciels utilisant l’IA

EXPERT INVITÉ. Avant d’aborder les détails réglementaires arides, prenons un moment pour explorer les technologies qui offrent la capacité de traitement nécessaire à l’IA et leurs différences avec la capacité de traitement des ordinateurs classiques. Pour comprendre pleinement l’importance croissante des entreprises comme NVIDIA et QScale, ici au Québec, il est essentiel de saisir la différence fondamentale entre un CPU (unité centrale de traitement) et un GPU (unité de traitement graphique). Vous en entendez souvent parle, mais de quoi s’agit-il exactement?

Prenons un instant pour admirer le prodige qu’est l’ordinateur moderne. Au cœur de chaque machine se trouve un morceau de silicium, sur lequel sont gravés des milliards de circuits nanométriques. Le régime de fonctionnement électrique de ces circuits se situe à la frontière entre la physique classique et quantique. Grâce à eux, l’ordinateur peut exécuter des séries d’instructions arbitraires, que l’on nomme programmes, à raison de plusieurs milliards d’opérations par seconde. Ce miracle d’ingénierie est ce que l’on appelle un CPU.

Malgré la complexité de sa conception, le fonctionnement d’un CPU repose sur des principes relativement simples. Le CPU exécute une séquence d’instructions définissant les opérations à réaliser sur les données à traiter. Par exemple, pour une série de multiplications, le CPU prend chaque opération individuellement et les exécute de manière séquentielle.

Cette architecture fait du CPU un outil généraliste. La plupart des opérations informatiques imaginables peuvent être exécutées par un CPU. Quel est donc le rôle du GPU? N’avons-nous pas, avec nos CPU modernes, suffisamment de puissance pour effectuer toutes les additions et multiplications nécessaires à nos fins? Il s’avère que non!

C’est en développant des jeux vidéo que nous avons pris conscience des limitations inhérentes à l’architecture du CPU. Lorsqu’un ordinateur simule une scène en 3D, il doit réaliser une grande quantité de calculs de géométrie vectorielle. Ces transformations géométriques se traduisent par des multiplications matricielles. Pour exécuter cette simulation en temps réel, comme c’est nécessaire........

© Les Affaires