Le bourreau et les sacrifiés

EXPERT INVITÉ. La survie du capitalisme passerait-elle par la suppression et le sacrifice du capital humain?

Voici, pour vous, une chronique d’une mort annoncée suivant une longue agonie.

Lion Électrique est sur le respirateur artificiel. Ce cas me fait penser à celui de Téo Taxi survenu il y a quelques années déjà. Ces deux dossiers sont à la fois marqués par une succession d’investissements majeurs incapables de générer les dividendes espérés et par un acharnement démesuré afin de faire réussir une entreprise qui peine à garder la tête hors de l’eau.

Alors que depuis des semaines, Lion Électrique tente de conclure de nouvelles ententes de financement pour éviter l’insolvabilité, ce sont plus de 400 employés qui se sont vu refuser l’accès à leur lieu de travail ce lundi matin. Ces jours-ci, on apprenait que Lion Électrique avait jusqu’au 16 décembre pour boucler une transaction avec un groupe d’investisseurs pour sauver sa peau. D’ici là, l’entreprise doit mettre à pied plus de 400 travailleurs pour éviter de vider davantage ses coffres. L’entreprise avait jusqu’à samedi passé pour rembourser un prêt de 22 millions de dollars américains consentis par la Caisse de dépôt et placement du Québec et Finalta Capital. Le 30 novembre coïncidait aussi avec la fin d’une période de grâce lui permettant d’avoir droit à des assouplissements sur ses conditions en lien avec un prêt de 117 millions contracté auprès d’un syndicat bancaire. La restructuration et le plan de relance actuelle permettraient à Lion Électrique de passer dans le giron d’un groupe d’investisseurs avec qui elle négocie. Ce dénouement espéré lui permettrait d’assurer sa survie, mais il ne laisserait que des miettes pour les actionnaires de longue date de Lion, parmi lesquels on retrouve entre autres Investissement Québec.

À quelques semaines du temps des Fêtes, l’entreprise procède........

© Les Affaires