CHRONIQUE. L’argent, c’est le nerf de la guerre, dit l’adage, et c’est correct d’en discuter avec force et détermination quand il est question de transport collectif. En effet, les besoins sont énormes, les sommes sont colossales et l’argent est rare. Son financement requiert la collaboration de plusieurs parties prenantes : les municipalités, qui en sont responsables, les régies qui gèrent son exploitation, les citoyens qui l’utilisent ou pas et les gouvernements qui financent les infrastructures.
À part les usagers, dont on se soucie trop peu, les autres parties prenantes s’entendent difficilement sur les solutions optimales. Outre les intérêts des exploitants, ceux des décideurs politiques sont parfois déterminants. Ces derniers aiment mieux couper des rubans que d’entretenir des équipements, a déclaré récemment Luc Tremblay, ex-directeur général de la Société de transport de Montréal (STM).
Celui-ci a fourni trois exemples de décisions mal avisées prises de 2018 à 2021 aux dépens de la saine gestion de la STM, qui avait alors un déficit de maintien d’actifs de 830 millions de dollars (M$) :
1. Québec a devancé de dix ans l’ajout de 300 autobus. Coût de cette décision : plus de 1,2 milliard de dollars (G$) incluant le coût de l’agrandissement des garages. Or, cela n’a pas encore augmenté l’offre de service à cause de la crise budgétaire qui frappe le transport collectif.
2. On a remplacé 17 trains de métro MR-73 alors que la STM avait commencé la rénovation de wagons existants pour prolonger leur durée de vie de 20 ans. Un investissement de près de 500 M$ pour sauver l’usine de La Pocatière.
3. On a décidé d’électrifier les 2000 autobus de la STM, ce qui coûtera plus de 4 G$ sans ajout de service pour les usagers. Ces décisions politiques et électoralistes ont nui au développement de l’offre de transport collectif (fréquence et portée) et à l’entretien de ses........