CHRONIQUE. François Legault aime tellement parler des immigrants et accuser Justin Trudeau d’être responsable de leur trop grand nombre au pays qu’il en a fait un thème de son récent voyage en France. Québec les dépeint comme une menace pour la langue française et les dépenses publiques, en plus de les cibler comme cause de la crise du logement (commençons par faire le ménage dans les Airbnb sans permis !). Ne serait-il pas plus judicieux de donner la résidence permanente à ceux qui comblent des besoins de main-d’œuvre permanents ?
En plus d’en discuter abondamment avec les journalistes, François Legault a jugé bon d’en instruire le premier ministre français actuel, Michel Barnier, et de demander à son prédécesseur, Gabriel Attal, si la France avait le pouvoir d’expulser un demandeur d’asile qui ne parle pas français. Les règles du bon goût recommandent pourtant que l’on règle ses chicanes de ménage à domicile.
François Legault voulait aussi en apprendre plus sur les «zones d’attente» françaises où séjournent, jusqu’à un maximum de 26 jours, des demandeurs d’asile en attente d’être relocalisés pendant l’étude de leur dossier d’admission comme réfugié, une procédure qui ne doit pas durer plus de quatre mois.
Cette façon de faire serait inapplicable chez nous puisque cela peut prendre jusqu’à trois ans avant qu’un demandeur d’asile puisse être reconnu comme réfugié, période où lui et sa famille auront eu le temps de tisser des liens dans leur milieu de vie. Ne serait-il pas inhumain de les expulser une fois qu’ils sont enracinés ?
Alors que le gouvernement de la CAQ a lui-même encouragé le recrutement de travailleurs étrangers pour répondre aux besoins de main-d’œuvre en entreprise, en agriculture et dans les services de santé de l’État, François Legault demande maintenant à Ottawa de réduire de moitié (de 160 000 à 80 000) le nombre des demandeurs d’asile au Québec et de rediriger les autres vers les........