Et d’abord, dire «non»
On a beaucoup référendé, ces derniers temps. Et on va continuer à beaucoup référender. «On»? L’impersonnel est de trop: «on», c’est «nous». Nous, à gauche. Parce que nous, à gauche, nous sommes dans l’opposition fédérale et cantonale, et que le référendum est l’une des armes de cette opposition. Pas la seule, certes, mais une arme dont il serait stupide de ne pas se servir. Avec une droite largement majoritaire au Grand Conseil genevois et aux Chambres fédérales, qui vote à peu près n’importe quoi et pratique, sur tous les droits fondamentaux et tous les droits sociaux, une politique de retour en arrière systématique (un backlash généralisé), la gauche doit assumer son rôle de contre-pouvoir par un usage offensif des droits démocratiques et faire jouer ce rôle aux lieux institutionnels où il lui arrive d’être majoritaire – les villes, par exemple: ce sera le grand enjeu de l’année prochaine, celui des élections municipales.
Et puis, il y a ce droit que nous devons nous reconnaître, et dont il est question ici: celui de l’insoumission, de l’objection citoyenne. Et là, on quitte le temps des agendas institutionnels, référendaires, électoraux, pour entrer dans celui, bien plus long, de la constitution des démocraties, non comme formes de gouvernement, mais comme espaces de libertés. Une vieille histoire, que........
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