«Non à la déportation en pays tiers des Erythréens déboutés»

Le 9 juin, 125 conseillers nationaux se sont laissés porter par le rêve d’une déportation de masse et d’un pays bien éloigné qui, moyennant finance, prendrait en charge les réfugiés érythréens déboutés de Suisse, et s’occuperait de gérer leur rapatriement en Erythrée. Un malaise, bien sûr. Le froid dans le dos, l’indignation, bien sûr. Mais aussi une pensée rassurante, celle que, malgré le contexte solennel, la motion PLR n’est qu’un fantasme qui ne peut pragmatiquement pas se réaliser: pour mettre en place un accord fonctionnel de transit par un pays tiers, il faudrait déjà que Berne et Asmara aient un accord concernant le retour des réfugiés, ce qui n’a jamais été le cas et ne le sera probablement jamais. Aussi, le pays avec lequel l’accord de «transit» serait mis en place ne pourrait servir de pont qu’entre la Suisse et… la Suisse. Et cela en se rendant au passage dépendante à grands frais d’un Etat tiers, dont elle devra........

© LeCourrier