Pour une transition juste

Alors que les travailleurs et travailleuses canadiennes font face à une nouvelle vague de restructuration industrielle et de pertes d’emplois — cette fois en raison des tarifs imposés par Donald Trump et de la nécessaire transition vers des énergies propres pour sauver la planète —, il est crucial de tirer des leçons des erreurs du passé. Il n’est même pas nécessaire de remonter bien loin pour constater à quel point ces transitions économiques peuvent être profondément injustes.

La transition vers la nouvelle économie mondialisée, amorcée à la fin du XXe siècle avec la libéralisation du commerce et les accords de libre-échange, a entraîné d’importantes pertes d’emplois et une profonde restructuration industrielle au Canada comme ailleurs. En 2001, l’Organisation mondiale du commerce a invalidé le Pacte de l’automobile entre le Canada et les États-Unis, mettant fin à l’exigence de contenu canadien dans l’assemblage automobile et les pièces. Les multinationales ont ainsi obtenu carte blanche pour déplacer leur production vers des pays à bas salaires, réduisant à néant les efforts syndicaux visant à sortir les salaires de la logique concurrentielle.

Les syndicats ont fait ce qu’ils ont pu dans les circonstances, mais ce fut bien insuffisant. Les clauses traditionnelles d’ancienneté syndicale n’ont guère de poids face à une fermeture définitive. Les régimes de prestations supplémentaires de chômage, négociés pour compenser les........

© Le Devoir