Parfois, les commentateurs politiques s’emballent. C’est un peu comme pour les caribous : le premier saute à l’eau, quelques autres le suivent, puis toute la bande y passe. C’est un peu ce qui arrive depuis la démission surprise de Pierre Fitzgibbon, qui était jusqu’à cette semaine ministre de l’Économie (des subventions) et ministre de l’Énergie (d’Hydro-Québec). Et, accessoirement, de Montréal.
« Onde de choc », « coup dur », « navire à la dérive ». Vraiment ? On peut comprendre les partis d’opposition de sauter sur chaque occasion de montrer que le gouvernement est dans le trouble, et les commentateurs sportifs — pardon, politiques ! — de s’énerver quand un joueur vedette prend sa retraite. Mais « Fitz » va-t-il vraiment manquer à la Coalition avenir Québec (CAQ) ? Pas sûr.
Ça fait un an que la CAQ a pris toute une débarque. Le naufrage s’est amorcé avec le mauvais théâtre sur l’annulation du troisième lien. Il s’est poursuivi avec la petite politique autour de la partielle dans Jean-Talon, et la gifle qui en est résultée. Le premier ministre a continué à creuser le trou en ressuscitant le tunnel sous-fluvial mort-né, et le ministre des Finances a donné le coup de grâce en garrochant des millions aux Kings pour qu’ils jouent deux matchs hors-concours à Québec.
Depuis novembre 2023, les sondages donnent entre 20 et 25 % du vote à la CAQ. Il est possible que le départ de Fitz fasse mal, surtout si tout le monde répète la même ligne. Mais ça pourrait aussi être l’inverse.
Fitz, c’est le gars qui a toujours raison, même quand il a tort, et qui vous le fait savoir de la façon la plus........