Quand le coeur n’y est plus

En mai dernier, le conseil général de Québec solidaire (QS) tenu à Jonquière s’était terminé sur une note amère pour plusieurs. La fronde contre le virage « pragmatique » que voulait imposer Gabriel Nadeau-Dubois avait été cassée, mais bien des coeurs avaient aussi été brisés.

La Déclaration de Saguenay se voulait le point de départ d’une « actualisation » du programme qui allait faire de QS un véritable « parti de gouvernement », ce que les opposants voyaient plutôt comme sa transformation en parti « comme les autres ».

Après le déluge de lettres ouvertes qui avait précédé le conseil général, les derniers mois ont été marqués par un silence qui devrait être plus inquiétant que rassurant pour la suite des choses. Le pire qui pourrait arriver à QS n’est pas que le débat reprenne, mais qu’il s’éteigne faute de protagonistes. Mieux vaut l’agitation que l’anémie.

On peut trouver qu’Émilise Lessard-Therrien avait une vision trop romantique de l’action politique, mais cette vision était néanmoins partagée par de nombreux militants, pour qui le prétendu pragmatisme est plutôt un synonyme d’opportunisme.

À leurs yeux, le traitement réservé à l’ancienne députée de Rouyn-Noranda–Témiscamingue........

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