Réconciliation de façade?
Il s’est écoulé près de dix ans depuis la Commission de vérité et de réconciliation, lancée en 2015 par le gouvernement canadien pour libérer la parole de milliers de victimes des pensionnats pour Autochtones, sur qui les autorités ont volontairement mené une opération de dilapidation de la culture et de l’identité. Et près de cinq ans ont passé depuis qu’au Québec le commissaire Jacques Viens a déposé son rapport final portant sur les relations entre les Autochtones et les services publics, avec sa conclusion principale portant sur la discrimination systémique. En cette Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, souligne-t-on les efforts accomplis ou l’immense terrain qui reste en friche ?
Ces opérations ambitieuses, forgées sur fond de drames humains terribles et de confessions déchirantes, ont permis à tout le moins un réveil des populations québécoise et canadienne, car il faut reconnaître que celles-ci étaient plongées dans un gouffre de méconnaissance : la tragédie des pensionnats pour Autochtones, une opération d’acculturation dirigée par nos gouvernements, s’est jouée sous les yeux des citoyens, dans la plus totale ignorance. Les multiples violences subies par les Premières Nations ont mené, entre autres, à la tenue de l’Enquête nationale sur les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, lancée par le Canada. Cinq ans après le........
© Le Devoir
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