Coaching et ésotérisme au pays du Mépris Inc.
Rédactrice et citoyenne engagée, l’autrice a enseigné la littérature au collégial et est présidente du conseil d’établissement d’une école primaire. Elle vient de publier « Raccommodements raisonnables » chez Somme toute / Le Devoir).
Monsieur et Madame Tout-le-Monde en arrachent, mais ce serait moins mauvais si, à cela, ne s’ajoutait pas une couche de mépris bien épaisse, étendue par la classe dirigeante. « Coaching » locatif, coupes « ésotériques » : le mépris atteint ces jours-ci des sommets, qui rendent la réalité d’autant plus douloureuse.
Comme plusieurs, je n’en peux plus, de cette lourdeur. Il me semble que chaque fois que je m’apprête à livrer un texte, le poids sur nos épaules pèse plus lourd. Il y a crise. Ou plutôt : il y a crises. Le pluriel est devenu nécessaire : crises du logement (et de l’abordabilité), de l’éducation, de la santé, climatique, des féminicides — j’en passe, et tout ça s’entrelace. La gestion de la Coalition avenir Québec (CAQ) a au moins le mérite d’être constante, tous ces dossiers ayant pour dénominateurs communs le manque d’écoute des personnes sur le terrain, l’entêtement à procéder malgré les dommages collatéraux — qui feront mal, le plus souvent, aux plus vulnérables —, le détournement cognitif, voire le mensonge. Pour employer la novlangue si chère aux technocrates : le mépris est une compétence transversale, dont la maîtrise gouvernementale est stratosphérique.
Coaching locatif
France-Élaine Duranceau n’en est pas à ses premières bourdes. En 2023, dans la foulée de l’annonce de l’abolition des cessions de bail, dernier recours du locataire pour freiner les hausses abusives de loyers, la ministre responsable de l’Habitation — qui agit comme si elle était d’abord ministre de l’Enrichissement des propriétaires — avait lancé son méprisant « Le locataire qui veut faire ça, qu’il investisse en immobilier ! » Aujourd’hui, les........
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