Sortir de sa bulle

Entendez-vous ces voix éplorées qui feignent la surprise ? Comme si elles tombaient des nues face à la victoire de Donald Trump. Comme si un grand nombre de signes n’avaient pas été au rendez-vous depuis des semaines. Certes, la politique n’est jamais écrite à l’avance, mais Donald Trump n’avait-il pas remporté haut la main l’adhésion populaire sur les principales préoccupations des électeurs : l’économie, la sécurité et la lutte contre l’immigration illégale ?

Ce balayage républicain n’a d’égal que l’aveuglement des médias mainstream, qui n’ont eu de cesse de se complaire dans une confortable bulle idéologique. Non, le come-back politique le plus fantastique de l’histoire récente des États-Unis ne relève ni du miracle ni d’un sombre complot tramé dans les officines de l’Heritage Foundation. Le 47e président des États-Unis est porté par une vague sans précédent, celle de ceux qu’on a tour à tour qualifiés de « déplorables » (Hillary Clinton) et d’« ordures » (Joe Biden). Bref, ces ploucs arriérés que Joe Biden arrivait tout juste à séduire il y a quatre ans encore, mais qui ne pouvaient pas se reconnaître dans une magistrate californienne qui, dans la primaire de 2020, avait flirté avec l’idée de redistribuer les richesses en fonction de l’ethnie et de réaffecter les budgets de la police vers des programmes sociaux. La réponse d’une électrice de Donald Trump........

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