Sacrée Notre-Dame!
On sait que les églises sont vides, on en fait même des entrepôts et des immeubles à appartements. À moins qu’on ne les détruise tout simplement. On sait que dans nos pays l’Église, n’a jamais été aussi honnie et son héritage aussi décrié. On sait qu’il est de bon ton de dire qu’on ne croit plus à rien, le mot « religion » n’étant pas loin d’être une insulte. Nous serions donc délivrés de toute croyance. Bon débarras !
Et voilà qu’un événement surgit. Que, par une fin d’après-midi de printemps, alors que chacun était pressé de rentrer chez soi, que l’on avait d’autres chats à fouetter, les enfants à aller chercher, le souper à préparer, une réunion à terminer, voilà que l’impensable se produit. Voilà que Notre-Dame brûle en plein coeur de Paris, que les flammes s’élèvent au-dessus des toits et que la flèche de Viollet-le-Duc s’effondre avec fracas devant des passants ébahis.
Soudain, ce 15 avril 2019, le monde s’est arrêté un court instant, le temps de voir brûler ce qu’on croyait éternel.
On se pensait revenu de tout, blasé jusqu’à la moelle, indifférent à cette masse d’informations qui nous inonde chaque jour. On pensait ce monde entièrement désacralisé et pourtant, Notre-Dame en flammes suscitait soudainement un émoi planétaire. Ce soir-là, le monde entier, ou presque, était rivé à son téléviseur pour voir brûler une église. Le lendemain, la........
© Le Devoir
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