S’inspirer de l’Europe
Tout commence par un dérapage. On appelle ça s’enfarger dans les fleurs du tapis. Nous étions quelque part dans la capitale française lorsqu’après de nombreuses rencontres économiques, le premier ministre québécois, cédant à des demandes insistantes, a lâché le mot fatidique : « obligatoire ». Ainsi le premier ministre songerait-il à déménager manu militari des milliers de demandeurs d’asile déjà installés sur le sol québécois. La proposition était non seulement outrancière, mais aussi impraticable.
Cela ne veut pourtant pas dire qu’il avait tort de vouloir s’inspirer des pays européens en la matière. Bien avant le Québec, ce sont eux qui durent faire face à la submersion migratoire que connaît aujourd’hui l’Occident. De même ont-ils été les premiers à être confrontés à ce qu’il faut bien qualifier de détournement massif du droit d’asile. Certes, le nombre de conflits a augmenté ces dernières années dans le monde, mais rappelons que, parmi les vingt pays dont la croissance économique est la plus forte, onze sont aujourd’hui africains.
C’est un secret de Polichinelle que le droit d’asile est devenu l’une des principales portes d’entrée de l’immigration économique. En Europe, environ 60 % des demandeurs sont déboutés. Ils viennent souvent de pays sûrs qui ne sont ni en guerre ni jugés répressifs. Contrairement au préjugé le plus répandu, ils ne sont pas nécessairement les plus pauvres, mais viennent souvent de « la classe moyenne émergente »,........
© Le Devoir
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