Le roi est nu
Le monde entier aura remarqué l’excellent discours que le président français, Emmanuel Macron, a prononcé à la réouverture de Notre-Dame. Sous les yeux admiratifs de Donald Trump et d’Elon Musk, il a expliqué combien la cathédrale était dans le cœur de chacun de nous. Quelques mois plus tôt, il avait montré la même maestria au moment des Jeux olympiques. Chaque mot était pesé et à sa place. Il avait su exprimer une vraie fraternité. Dieu que la France était fière !
Une des grandes qualités de ce pays n’est-elle pas d’avoir le mot juste ? Or, ce que fait Emmanuel Macron depuis des mois porte un nom. Cela s’appelle « inaugurer les chrysanthèmes ». L’expression est de Charles de Gaulle. Il y a près de 60 ans de cela, le général avait fait s’esclaffer un parterre de journalistes en demandant : « Qui a jamais cru que le général de Gaulle, étant appelé à la barre, devrait se contenter d’inaugurer les chrysanthèmes ? »
C’est pourtant ce qu’Emmanuel Macron pourrait faire avec un talent certain pendant deux ans encore. L’étrange imbroglio politique qui s’est déroulé la semaine dernière à l’Élysée nous en offre un exemple presque caricatural.
Si l’on se fie à ce qui a filtré vendredi dernier, Emmanuel Macron avait déjà choisi le ministre des Armées, Sébastien Lecornu, pour succéder au premier ministre Michel Barnier, censuré neuf jours plus tôt par l’Assemblée. Au petit matin, il convoque donc François Bayrou pour lui annoncer qu’il ne sera que le numéro deux du........
© Le Devoir
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