Vers une nouvelle ère présidentielle

Pendant presque 100 ans, depuis la crise économique des années 1930, la société américaine et une grande partie des sociétés de ce monde se sont questionnées sur le rôle que devait jouer l’État. Jusqu’à quel point devrait-il réglementer le capitalisme et les entreprises privées ? Cela a donné l’impression d’une lutte binaire entre les gouvernements et le secteur privé.

D’un côté, une gauche prônant une expansion de la taille de l’État au détriment des grandes entreprises ; de l’autre, une droite cherchant à démanteler les services publics et à réduire les impôts. On aurait cru que c’était un jeu à somme nulle. Et si les deux avaient triomphé ?

La dynamique présidentielle aux États-Unis donne l’impression que nous nous retrouvons face à un moment décisif. Les démocrates ont généralement fait la promotion d’une présence gouvernementale afin d’assurer le fonctionnement de systèmes comme Medicare et la sécurité sociale tout en valorisant le rôle du libre marché.

De plus, des présidents tels que Bill Clinton et Barack Obama ont permis au secteur financier de se développer sans trop de restrictions, malgré les risques que cela peut poser à la stabilité économique du pays. Ces positions centristes continuent à être défendues par Joe Biden et Kamala Harris.

Pour leur part, les républicains ont passé les dernières décennies à prôner le démantèlement de nombreux programmes gouvernementaux, mais ils se sont surtout heurtés à la popularité de ces programmes et à leurs bienfaits.

Aujourd’hui, Donald Trump marque une cassure importante par rapport aux derniers leaders républicains, comme Mitt Romney et Paul Ryan. Au........

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