Combien de temps encore aurons-nous honte de Polytechnique ? |
Il y a deux ans, en sortant de la pièce documentaire Projet Polytechnique, ébranlée, j’ai commencé à écrire une lettre ouverte, que je n’avais finalement pas complétée.
Au début décembre, j’ai assisté au spectacle Janette – Janette Bertrand, quelle femme incroyable ! Sa fougue et sa colère, interprétées avec brio par Guylaine Tremblay, m’ont poussée à revenir à cette lettre. Merci Janette.
Je n’étais pas née encore lorsque 14 femmes ont perdu la vie le 6 décembre 1989. Quatorze femmes ont été assassinées parce qu’elles ont été ambitieuses et pionnières.
J’ai souvenir qu’une de mes camarades à l’école primaire y avait perdu une tante. Dans ma tête d’enfant, j’avais compris que c’était un évènement très grave de notre histoire, sans toutefois en réaliser la réelle ampleur.
C’est à l’université que je m’y suis penchée davantage, alors que j’ai appris à découvrir ce même campus, un campus que j’ai adoré, où je me suis sentie en sécurité ; malgré le fait qu’un jeune homme y avait perpétré l’impardonnable, déjà près d’une génération plus tôt.
Quand on s’y penche pour la première fois, réaliser que le seul motif du tueur est la haine des femmes, ça donne le vertige. Je me rappelle à cette époque avoir demandé à ma mère où elle se trouvait à ce moment, elle qui étudiait les sciences infirmières à quelques pavillons de là.
J’ai été prise de vertige également à........