Heureusement que nous sommes une fédération

Dans La Presse du 24 décembre, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, dit des fédéralistes : « Ils sont canadiens, ils ne sont pas québécois. » Il ajoute : « Je ne sais pas c’est quoi, un argumentaire fédéraliste. » Alors voici le mien.

Fondamentalement, le fédéralisme consiste en l’attribution par la Constitution de compétences législatives au Parlement fédéral et à ceux des entités fédérées, chacun étant élu directement par la population. Il suffit de regarder l’état des démocraties dans le monde pour constater à quel point cette forme de gouvernance ajoute un garde-fou salutaire aux risques de dérive autoritaire et d’affaiblissement de l’état de droit.

Car c’est une chance pour les États-Unis, et pour le monde, que les cinquante gouverneurs, dont près de la moitié sont démocrates, aient la capacité constitutionnelle de ne pas suivre le président Trump dans tous ses errements.

Le même constat peut être fait en Argentine, en Inde… peut-être demain en Allemagne.

Il faut bien voir que la relation entre fédéralisme et démocratie en est une de renforcement mutuel. Le fédéralisme a besoin de la démocratie pour exister vraiment, et celle-ci est consolidée par lui.

Bien que certains régimes autocratiques puissent affirmer qu’ils sont formellement des fédérations, ils ne le sont qu’en apparence. En essence, le fédéralisme est une forme de gouvernement démocratique fondée sur l’état de droit, avec des Parlements élus directement par les électeurs et un pouvoir judiciaire indépendant du pouvoir politique, capable de limiter chaque gouvernement aux responsabilités que lui reconnaît la Constitution.

Le fédéralisme existe vraiment lorsque le gouvernement fédéral doit partager le pouvoir avec des gouvernements des états fédérés élus qui peuvent........

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