Pourquoi la justice ne parle pas toujours d’une seule voix

Les procès civils ne se distinguent pas seulement en matière de preuve, ils permettent aussi aux parties de se faire entendre plus librement, rappelle la professeure Shana Chaffai-Parent.

« Je suis très heureuse d’avoir parlé, je suis libérée, j’ai l’impression que j’ai fait ce que je devais faire et puis le reste ne m’appartient plus⁠1. » Lundi dernier, La Presse citait Patricia Tulasne sur son expérience dans le procès civil intenté par les neuf « Courageuses » qui ont reproché au fondateur de Juste pour rire, Gilbert Rozon, des allégations d’agression sexuelle et de viol.

Leur avocat, Me Bruce Johnston, a ajouté : « [Nos clientes] ont eu une écoute empreinte d’empathie et de bienveillance. La Cour supérieure a consacré beaucoup de ressources à ce dossier, parce que c’est un sujet important pour la société⁠2. »

Il est exceptionnel de constater qu’avant même d’avoir reçu la décision que la juge Chantal Tremblay rédigera minutieusement, tant les Courageuses que leur avocat soulignent leur satisfaction par rapport au processus judiciaire, tout laborieux fût-il.

Rappelons que l’affaire Rozon constitue une épopée qui a mené les Courageuses auprès des autorités policières et jusqu’à la Cour suprême du Canada dans le cadre d’une action collective, deux démarches qui se sont avérées infructueuses. Finalement, l’épopée a conduit les Courageuses jusqu’à un procès civil monumental qui a duré 60 jours, étalés sur 10 mois. En plus d’avoir entendu des dizaines de témoins, le tribunal a traité de questions juridiques complexes dont........

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