Indépendance et transition écologique, même combat |
Depuis plus de 40 ans, je travaille au croisement de l’environnement, de l’énergie, du développement industriel et des politiques publiques. Mon engagement souverainiste ne date pas d’hier : il a guidé une partie importante de mon parcours politique. Mais après des décennies consacrées à la transition écologique, un constat s’est imposé avec une netteté croissante : le Québec ne pourra pas mener une transition pleinement cohérente tant que les leviers essentiels demeureront entre les mains d’Ottawa.
Les récents développements fédéraux en matière climatique illustrent cette fragilité. L’accord conclu entre Ottawa et l’Alberta, présenté comme un « grand compromis », affaiblit plusieurs mesures centrales adoptées au cours de la dernière décennie. Comme l’a souligné l’ex-ministre Steven Guilbeault1, cet accord suspend ou dilue des mécanismes cruciaux : le plafond sur les émissions du pétrole et du gaz, les normes d’électricité propre et la trajectoire ascendante de la tarification carbone industrielle.
Les analyses publiées par l’Institut de l’énergie Trottier confirment ce recul2. Malgré les politiques actuellement en vigueur, Ottawa ne réduira ses émissions que de 18 % d’ici 2030, loin de l’objectif de 40 %. Pour 2035, ce serait 20 % plutôt que 50. Même........