Quelques réflexions sur les interdictions tous azimuts

Face à ce qui est présenté comme une crise de santé publique, les voix se multiplient, au Québec, pour réclamer des interdictions de toutes sortes aux écrans ou aux plateformes numériques.

Les argumentaires derrière ces mesures reposent sur trois piliers. D’abord, la préservation du bien-être des jeunes, dont la santé physique et mentale est menacée par le temps-écran, exige action. Pour appuyer ces arguments, on cite abondamment des études sur les effets néfastes d’une exposition prolongée aux écrans et aux réseaux sociaux.

Ensuite, on fait état de l’incapacité des milieux familiaux à faire face au phénomène. Les parents, désemparés, se tournent vers l’État pour la mise en œuvre des mesures coercitives.

Ainsi présentées, les restrictions d’accès aux médias numériques que l’on souhaite imposer aux jeunes s’inscrivent dans des politiques de soutien à la famille. Enfin, on note les incapacités des écoles elles-mêmes à gérer les écrans, et on dénonce la soumission des acteurs scolaires à une idéologie du « tout numérique ».

Nous pensons que le cadre général du débat est très mal posé. Nous présentons ici une lecture tout autre du problème auquel des appels maladroits aux interdictions d’accès aux plateformes numériques prétendent........

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