Pourquoi je digère mal la recette du conservatisme québécois |
Depuis quelque temps, un certain conservatisme identitaire prend une place considérable dans l’espace politique et médiatique québécois.
Il se déploie sur plusieurs tribunes, mobilise un sentiment d’urgence et prétend parler au nom d’un « nous » menacé. Plutôt que de m’attarder aux personnalités qui l’incarnent, j’aimerais vous présenter cette recette et les raisons pour lesquelles j’ai du mal à la digérer.
Ce discours se présente d’abord comme la voix d’un groupe assiégé. On y affirme que « nous » serions intimidés, effacés, dominés par des forces extérieures, qu’elles soient culturelles, religieuses ou sociales. Cette posture victimaire sert ensuite de justification morale pour adopter des attitudes de fermeture ou d’exclusion.
Un simple signe culturel (un vêtement, une pratique, un mot) devient un acte d’intimidation, ce qui permet de réagir comme si une agression avait eu lieu. Si la beauté est dans l’œil de celui qui regarde, l’intimidation peut, elle aussi, être le reflet de nos propres peurs. Cette inversion transforme la défense identitaire en vertu publique.
La recette se poursuit par la projection d’un avenir présenté comme une apocalypse culturelle : l’ouverture serait synonyme de déclin ; la........