Acquisitions d’œuvres et nouvelles expos au détriment de l’entretien et de la sécurisation du Louvre : la Cour des comptes livre une lourde charge contre la gestion du musée

Dans un rapport rendu ce jeudi 6 novembre, la Cour des comptes met en cause le manque de stratégie des directions depuis 2018 et préconise de réorienter les investissements vers la mise aux normes et de la sécurité plutôt que pour le projet « Louvre demain » poussé par Emmanuel Macron.

La Cour des comptes n’y va pas de main morte. Dans un rapport consacré à l’établissement public du musée du Louvre, publié ce jeudi 6 novembre, les contrôleurs de l’utilisation (chiche) des deniers publics pointent une « carence en matière de pilotage stratégique » du plus grand musée du monde entre 2018 à 2024.

Au lendemain du retentissant vol de joyaux au Louvre (88 millions d’euros de préjudice), des fuites d’une première version du rapport avaient déjà mis en lumière les grandes lacunes du musée pour assurer la sûreté et la sécurité de ses collections. La Cour des comptes persiste et signe dans sa version finale en mettant en cause les choix stratégiques mis en œuvre depuis la crise Covid, puis l’annonce des projets somptuaires par Emmanuel Macron en janvier dernier.

Pour Pierre Moscovici, premier président de la juridiction, la direction du musée exercée par Jean-Luc Martinez puis par Laurence des Cars depuis le 1er septembre 2021, “a privilégié les opérations visibles et attractives au détriment de l’entretien et de la rénovation des bâtiments et des installations techniques, notamment de sûreté et de sécurité”. Si bien que “le vol de joyaux de la Couronne est, à n’en pas douter, un signal d’alarme assourdissant” de cet état de fait.

Côté bon point, le rapport reconnaît les efforts pour tenter de limiter les conséquences de la sur-fréquentation avant le Covid en tentant d’améliorer les conditions de visite, de travail et de conservation des œuvres. De même sont cités les efforts de relance de fréquentation après la crise Covid.

Mais ces mesures ne « constituent pas des réponses structurelles ». Pire : l’incohérence des choix de gestion est soulevée. « Les choix d’investissement de l’établissement en faveur des réaménagements muséographiques et des acquisitions........

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