Syrie : au Rojava, la menace d’une résurgence djihadiste malgré un cessez-le-feu

Dans le nord-est de la Syrie, les Kurdes gardent en tête l’entrelacs des complicités qui ont permis à Daech de faire régner jusqu’en 2019 la terreur de son « califat », à commencer par celle du cimentier français jugé à Paris pour « financement du terrorisme ».

Au sud-est de Kobané, sur la route d’Aïn Issa, l’imposante silhouette de l’usine Lafarge se découpe dans le crépuscule. Une nappe de pétrole échappée d’un camion-citerne macule la chaussée ; au bout d’une allée sans asphalte, des camions stationnent à l’entrée du complexe à l’arrêt.

Les murs d’enceinte enserrent des silos et cheminées toujours debout, malgré les bombardements turcs qui ont ciblé la cimenterie de Jalabiya, à la mi-janvier 2024. Dans la campagne environnante, les drones ont fait bien plus de dégâts : silos à grains éventrés, fermes pulvérisées.

Prise en étau entre deux zones d’occupation par l’armée d’Ankara et ses supplétifs islamistes syriens, décidés à torpiller toute autonomie kurde, la zone a payé un lourd tribut aux opérations « Bouclier de l’Euphrate » en 2016-2017,