« Les miliciens tiraient dans tous les sens, tuant les civils », le témoignage exclusif d’un jeune enseignant d’El-Fasher
« L’Humanité » a pu joindre un jeune enseignant qui a fui la ville d’El-Fasher, dans le nord du Darfour, que les Forces de soutien rapide viennent de prendre. Les exactions se multiplient.
Enseignant au lycée de Kalimando, au sud-est d’El-Fasher, de janvier à octobre 2022, aujourd’hui âgé de 29 ans, Khuzami Mubarak Saleh a fui ces derniers jours les quartiers est de la ville d’El-Fasher, la zone industrielle où il vivait, tombée aux mains des Forces de soutien rapide (FSR) le 26 octobre.
Il pensait bien ne jamais s’en sortir, lui qui a fait partie des fondateurs de la Coordination des comités de résistance du Darfour du Nord, un mouvement de résistance révolutionnaire né spontanément dans les quartiers lors des grandes manifestations qui ont abouti à la chute du régime d’Omar Al Bachir en avril 2019.
Mais, depuis, les choses ont bien changé. Le général Al Buhran et Mohammed Hamdane Dagalo, plus connu sous le nom de « Hemedti », tous deux des caciques de l’ancien régime, se sont d’abord entendus pour écarter les civils du nouveau pouvoir à l’occasion d’un putsch fomenté en octobre 2021, avant de s’affronter directement, à partir de 2023.
Le premier est à la tête de l’armée régulière, les Forces armées soudanaises (FAS), alors que le second dirige ce qui a été l’une des plus puissantes milices génocidaires du Darfour, dite Janjawid, rebaptisée depuis 2013 Forces de soutien rapide (FSR).
Carrefour entre le Soudan, le Tchad et la Libye, peuplée d’environ 2,5 millions d’habitants avant la guerre, la ville d’El-Fasher est située au cœur d’une région semi-désertique à quelque 800 kilomètres au sud-ouest de Khartoum, la capitale. En réalité, elle a été attaquée dès les premiers jours du conflit qui débute le 15 avril........





















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