L’artiste a marqué son époque et son art avec des morceaux subversifs d’une mélancolie rageuse. Il est décédé vendredi, à l’âge de 74 ans.

C’est en toute discrétion qu’au printemps dernier Jean Guidoni publiait le fort réussi Eldorado(s), dernier des 17 albums studio qu’aura légués cet infatigable artiste, mort vendredi dans sa 75e année d’une maladie fulgurante. Une fin de parcours aux marges de la célébrité et des sollicitations afférentes, fidèle au sillon qu’a creusé ce chanteur, interprète habité et anticonformiste qui a toutefois su fédérer un public fidèle et exigeant.

On a pu dire ses chansons tristes. Elles étaient sombres et vivantes, mais d’une vie de marginal. « La liberté c’est d’être enchaîné à soi-même », disait-il dans une formule d’une lucidité toute poétique. Guidoni aura refusé de se plier aux joies obligées, à la bonne humeur que ces années 1980 imposaient en trompe-l’œil, construisant avec la rage d’un Brel et la douleur d’une Barbara un répertoire d’une grande audace et discrètement politique.

Guidoni voit le jour à Toulon en 1951 dans une famille pauvre d’origine corse. Son père marin........

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