Espagne : « Les franquistes cherchent à établir une vision édulcorée et manipulée de l’histoire »
Historien et professeur à Madrid, Julian Vadillo Muñoz rappelle que les mythes du franquisme subsistent et se renforcent dans la société espagnole, notamment sur le plan politique au sein du Parti populaire et du parti d’extrême droite Vox.
La loi d’amnistie de 1977 a-t-elle dès le départ faussé l’enjeu de la bataille mémorielle ?
Julian Vadillo Muñoz
Professeur et historien spécialisé dans l’histoire du mouvement ouvrier, du socialisme et de l’anarchisme, docteur en histoire de l’université Complutense de Madrid.
Cette loi a exonéré les crimes du franquisme de toute responsabilité pénale. L’amnistie a été accordée aux prisonniers politiques, mais aussi aux auteurs d’exactions : policiers, tortionnaires, etc. L’objectif était donc de faire table rase, d’enterrer le passé, pour construire un système démocratique qui ne ferait pas ce qui a été réalisé ailleurs, comme en Allemagne avec le procès de Nuremberg, à savoir un processus de dénazification, qui, ici, aurait pris la forme d’une « défrancoïsation ».
« Le problème de la compréhension du régime franquiste découle des lacunes de notre système éducatif. »
Le consensus auquel sont parvenus les partis parlementaires – pas la société espagnole – a été de maintenir cette loi d’amnistie. Avec le temps, les nouvelles générations ont évidemment voulu connaître la vérité. Elles ont rencontré un barrage : à chaque fois qu’elles ont tenté de dénoncer ou de juger un........





















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